Abbaye Notre-Dame Saint-Eustase
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5 ans, presque jour pour jour, après l'expulsion du Il novembre 1904 qui les faisait sortir de force de leur église de Flavigny sur Moselle, les moniales de l'Abbaye Notre-Dame Saint Eustase ont la joie de voir consacrer leur nouvelle église, lieu de la louange et coeur de toute abbaye. Elle s'élève dans la petite commune d'Eyres Moncube, à l'entrée de l'ancien domaine de Laféourère, cédé par la famille de Laborde Lassale. Longue histoire que celle de cette petite Abbaye: elle commence en 966, au village de Vergaville ( ou Wirtzdorff) près de Dieuze au diocèse de Metz, où l'évêque Thierry 1er inaugurait les bâtiments d'un monastère « que nous avons édifié » est-il écrit dans la Charte de fondation « en l'honneur de Sainte Marie et de tous les saints et où nous avons placé des religieuses. »
La dotation du nouveau monastère relevait des libéralités considérables consenties par un comte de Salm, Sigeric, et son épouse Betta (ou Bertha) en faveur des moniales qu'ils y installaient, leur assurant à perpétuité la possession d'un vaste domaine. Ce jour-là commençait une histoire longue et mouvementée.
A une date qu'il est difficile de préciser furent apportées là les reliques de saint Eustase qui avait été le successeur de saint Colomban à l'Abbaye de Luxeuil où il mourut en 625.
Près du reliquaire précieux, des miracles se produisirent et les pèlerins affluèrent, amenant leurs malades, ceux en particulier que l'on appelait les insensés, atteints de maladies mentales, de folie, ou victimes de possession diabolique. Il fallut construire hôtellerie et hospice qui répandirent au loin la renommée de l'Abbaye, laquelle s'abrite dès lors sous le nom et la protection de son thaumaturge, saint Eustase. Dès 1244, le pape Innocent IV accordait de nombreux privilèges aux bienfaiteurs du monastère.
A la suite, les Bulles pontificales vont se succéder en nombre impressionnant - quelques-unes précieusement conservées, encore aujourd'hui, en authentiques - témoignant de l'importance de Vergaville et de la faveur de Rome pour elle. Elles portent les noms des papes depuis Alexandre IV en 1255, jusqu'à Pie VI en 1781, en passant par Clément IV, Benoît XII, Urbain V, Grégoire XI, Martin V, Eugène IV, Calixte III, Sixte IV, Léon X, Grégoire XV, Benoît XIV: un véritable florilège !
Les premiers siècles d'existence du monastère furent entrecoupés de bien des spoliations, dévastations, invasions, exils... En 1635, fuyant les Croates et les Suèdois, les religieuses se réfugient quelques années à Nancy; en 1651, nouveau départ pour Dieuze. En 1653 cependant, Vergaville recouvre ses filles pour une longue possession pacifique jusqu'à la Révolution française.
Survint la tourmente révolutionnaire de 1789 qui disperse les moniales restées toutes fidèles à leur profession religieuse.
Leur Abbesse, Madame de Lamarche, émigrée à Vienne, en Autriche, revint imprudemment en France et échappa de peu à l'échafaud. Dès la signature du Concordat, elle se mit à même de regrouper les religieuses qui furent de Vergaville, que Vergaville ne devait plus revoir. Se transformant en religieuses enseignantes, elles ouvrirent un pensionnat dans une par tie de l'ancien couvent bénédictin de Ménil près de Lunéville. Devenu vite prospère, ce pensionnat fut transporté dans l'ancien palais épiscopal de Saint-Dié, acheté par Madame de Lamarche.
Ce n'était qu'un hors-d'oeuvre pour ces contemplatives bien résolues à retrouver, dès qu'il plairait à Dieu, l'habit bénédictin et la vie d'oraison.
Il fallut attendre quelques années encore. Le 1er octobre 1824, elles s'installaient dans l'ancien Prieuré de Flavigny-sur Moselle, au diocèse de Nancy. Etait-ce le hâvre de paix définitif ?
Nos moniales devaient expérimenter la vérité de la parole de saint Paul :
Non habemus hic manentem domum.
Flavigny fut pourtant une longue étape, heureuse, prospère. La communauté, nombreuse, put fonder une filiale à Oriocourt : la mère et la fille se virent successivement érigées en abbayes.
Mais les lois de 1904 jetèrent les moniales hors de France: expulsées de Flavigny, elles se réfugièrent en Italie, à Cassine, diocèse d'Acqui.
Après la guerre de 14-18, elles trouvèrent accueil dans un diocèse qui les avait déjà reçues, Saint-Dié, à Roville-aux-Chênes, où elles s'installèrent le 29 mars 1921.
Mais l'installation était précaire: Saint- Dié pansait de graves blessures, le clergé était insuffisant à de nombreuses et urgentes tâches; le service d'aumônerie des moniales ne pouvait pas spécialiser un prêtre...
La Providence mène les choses par des moyens inattendus !
Un frère coadjuteur lazariste, en résidence à Notre-Dame du Pouy, était apparenté à une religieuse de Roville. Des lettres s'échangeaient où, d'une part, s'exprimaient quelques regrets, d'autre part se détaillaient et la proverbiale hospitalité des Landes, et le nombre de ses prêtres et sa terre propice aux vocations.
L'évêque, Mgr Mathieu, alerté, fut, tout de suite favorable. Il avait son idée: les moniales, pressées, arrivèrent avant qu'il pût la réaliser pleinement. Il les logea provisoirement dans ce qui avait été la maison de campagne de ses prédécesseurs, les évêques de Dax, le « château de Saint-Pandelon, (avril 1935) et puis, dès octobre 1936... il leur ouvrit les portes de Poyanne.»
(Extrait de la Lettre Pastorale ( 1966) de Mgr Bézac, Evêque d'Aire et Dax, pour le millénaire de l'Abbaye Saint Eustase de Poyanne).
En 1948, l'Abbaye s'est rattachée à la Congrégation bénédictine du Mont-Olivet (près de Sienne en Italie) après l'arrivée à Maylis, de moines olivétains. Les moniales portent depuis lors l'habit blanc en l'honneur de Notre-Dame.
En 1966, l'Abbaye fêtait à Poyanne le millénaire de sa fondation.
Le 30 novembre 1985 avait lieu le transfert de l'Abbaye de Poyanne à Laféourère (Eyres Moncube) -40500 Saint-Sever.
Début 1988 commençaient les travaux de fondation de notre église abbatiale. La première pierre fut posée le 25 mars de la même année et les cloches bénites le 19 février 1989.
Enfin la Dédicace eut lieu le 5 novembre 1989 sous la présidence de Monseigneur Sarrabère. Consacrée à Notre-Dame dans le Mystère de sa Nativité, l'église abrite la statue de Notre-Dame de Vergaville qui accompagne la communauté depuis plusieurs siècles et accueille maintenant tous ceux qui entrent en ce lieu de prière.
Abbaye Notre-Dame de Maylis
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